Devenues un véritable problème de société, les conduites addictives surviennent également dans le milieu professionnel. Elles sont une manière d’affronter des situations sources de stress. Dans le cadre d’une amélioration de la qualité de vie au travail (QVT), de vraies mesures doivent mises en place pour identifier ce qui ne va pas et aider la personne à faire face et aller de l’avant.
Des chiffres préoccupants
Sujet relativement tabou en France, les conduites addictives dans le monde du travail sont aujourd’hui une vraie préoccupation. D’ailleurs, cette prévention fait partie du 3e plan de santé au travail 2016-2020.
Concrètement, les salariés consomment plus de substances psychoactives que la moyenne des Français, environ 30 % contre 29 % de la population générale entre 18 et 75 ans.
Actuellement, il y a près de 16,7 % d’actifs en milieu professionnel qui consomment des médicaments psychotropes dans l’année alors que la population française — déjà « championne » de la consommation médicamenteuse — est à 13 %.
Et il en est de même pour l’alcool, car on retrouve environ 18,6 % des salariés qui avouent avoir eu au moins un épisode d’alcoolisation ponctuel sur leur lieu de travail contre 17 % pour le reste de la population.
Ces pratiques peuvent être liées au travail en lui-même ou à Internet, ainsi qu’à l’usage du smartphone.
On comprend très rapidement que cela puisse nuire à la qualité de vie au travail (QVT) et impacter la productivité de chacun.
Des conséquences pour le collaborateur et l’entreprise
L’entreprise est ce milieu où l’on promeut souvent la santé des employés, mais c’est aussi l’endroit où ces mêmes employés sont le plus exposés au risque des conduites addictives.
Tout dépend du fonctionnement de chaque entreprise.
Car, si certaines ont un désir de convivialité et de cohésion entre collaborateurs, d’autres mettent facilement leurs employés sous pression qui doivent alors consommer de produits (alcool, drogues, médicaments) pour tenir.
La consommation répétée de drogues ou de médicaments peut bien entendu mettre en danger la santé des salariés, mais aussi leur sécurité, et par conséquent, être à l’origine d’accidents du travail.
La productivité de chacun et celle de l’entreprise plus généralement diminuent.
Et au niveau des relations entre collaborateurs, elles se dégradent petit à petit, impactant directement la qualité de vie au travail (QVT).
Mis en place d’outils contre les conduites addictives
Si ce tabou des conduites addictives commence à être levé, il est toujours temps d’instaurer une prévention dans l’entreprise.
La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) ainsi que le site Web du ministère du Travail regroupent des ressources utiles et recensent les bonnes pratiques pour identifier et soigner les conduites addictives.
Mais, dans le cadre d’améliorer la qualité de vie au travail (QVT), des mesures peuvent déjà être mises en place :
- Intégrer une prévention collective grâce au portail de la MILDECA et du ministère du Travail qui permet de consulter gratuitement des informations, de s’informer sur les méthodes de prévention et de prise en charge des addictions sur le lieu du travail. Chaque entreprise doit pouvoir détenir les outils adéquats pour mener une prévention active.
- Appliquer le repérage précoce et l’intervention brève (RPIB) sous la forme d’un questionnaire qui permet éventuellement de faire prendre conscience d’un possible problème de consommation.
- Proposer des actions concrètes au sein de l’entreprise : consultations périodiques, journée sans tabac, séminaires, etc.