Interview de Amélie Motte, Chief Happiness Officer à la Fabrique Spinoza & Co-fondatrice de l’Académie Spinoza

Le Chief Happiness Officer a pour objectif de créer des conditions dans lesquelles les salariés vont trouver du bien-être. Mieux encore, du bonheur.

Rigolo pensez-vous ? Pas seulement. Derrière ce titre quelque peu provocant (surtout quand on le traduit par « Directeur général du bonheur » ou « M. Bonheur »), émerge un constat implacable : le bien-être est un des premiers facteurs de la performance individuelle et collective.

Voilà un métier d’avenir qui fait rêver : le CHO

Qui êtes-vous ? 

Amélie : Je suis Chief Happiness Officer au sein de  « la Fabrique Spinoza ». Notre mission est de remettre le bonheur au cœur de la société : que ce soit un sujet étudié, débattu et mieux pris en compte dans les entreprises mais aussi les écoles, les villes, les politiques publiques…

J’ai rejoint l’équipe de la Fabrique Spinoza en 2014 pour organiser la première Université du Bonheur au Travail (ubatx.org). Puis j’ai proposé la création d’un poste de CHO car ce qui m’avait le plus motivé lors de l’Université était de m’assurer que la centaine de co-constructeurs et contributeurs au projet vivent une expérience heureuse.

Ma proposition a été acceptée ! J’ai profondément ancrée en moi l’idée que vu le temps qu’on passe au travail, c’est vraiment important que l’on s’y sente bien et même heureux !

Dans quel entreprise travaillez-vous ? Qu’elle est l’activité de votre entreprise ?

Amélie : La Fabrique  Spinoza comprend 3 entités : un Observatoire qui produit des rapports pour diffuser des connaissances et inspirer. Une société de conseil qui accompagne les organisations qui souhaitent se transformer pour améliorer le bonheur et propose également des formations. Et une communauté de « Passeurs du bonheur » : nous comptons 40 groupes actifs de citoyens qui se rassemblent et mettent en place et des initiatives locales pour plus de bonheur dans des villes, entreprises, écoles. Ils forment et constituent des groupes par thématiques.

Quelles ont été vos mission en tant que CHO de la Fabrique Spinoza ?

Amélie : Travailler sur les conditions et processus qui vont favoriser l’épanouissement au travail. Cela consiste par exemple à nourrir le sentiment d’appartenance à la Fabrique, mener des réflexions sur une gouvernante plus participative, m’assurer que les valeurs soient partagées et effectivement mises en oeuvre. Je veille à faire en sorte que l’on soit une équipe engagée, bienveillante et soucieuse du bien-être collectif. Diffuser une culture de la confiance, favorisant la prise d’initiatives fait également partie de mes missions.

En quoi ce nouveau poste est-il indispensable pour vous dans une entreprise ? 

Amélie : Parce que, selon moi, cela répond à des enjeux éthiques car il y a encore beaucoup trop de souffrance dans les entreprises, c’est nécessaire d’agir à ce niveau-là. Et de façon plus pragmatique, la corrélation que l’on peut faire entre bonheur des salariés et les chiffres de l’entreprise ne sont pas négligeables. Enfin, cela répond à une attente forte des nouvelles générations, pour attirer les jeunes (les millénial 20-35 ans) qui veulent vivre dans un cadre de travail heureux.

Selon vous, la conciergerie est-elle un moyen pour simplifier durablement le quotidien des collaborateurs ? 

Amélie : Oui. C’est évident que les actions mises en place pour simplifier le quotidien des collaborateurs sont utiles. C’est un important sujet de réflexion en interne. La conciergerie vient toucher les questions plus générale de l’équipe vie pro/perso et la question de la parité homme/femme. La conciergerie joue en leur faveur et simplifie pas mal de tâches quotidiennes des femmes en particulier. Il est très intéressant d’avoir cette réflexion globale dans la parité homme/femme et la conciergerie est un bon moyen d’y remédier.

 

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